Non au multisite !

Comme expliqué dans la chronologie des faits, l'inspection académique lance un projet sans concertation, uniquement à partir de déclarations orales, et refuse pour l'instant de délivrer tout document de travail au prétexte que "ce n'est qu'une étude" (voir PV du CA de St Dier du 08/02/11)

Une "étude" qui doit être mise en application pour la rentrée 2011 :
Fusion des 4 établissement en un collège "multisite"
les 3 collèges qui ont un internat perdraient  leur principal remplacé par un principal adjoint, ainsi que leur gestionnaire et leur CPE, supprimés.
    C'est quoi un collège multisite ?
    Quand un collège devient un "site", c'est à dire un satellite d'un autre collège, il perd son instance de décision (le conseil d'administration), et devient tout simplemnt un bâtiment annexe, ou l'on peut mettre des professeurs et des cours, comme avant, mais ces ces cours et ces professeurs peuvent aussi être rapatrié sur un autre site ou sur le collège central à tout moment.
    Ce type de structure permet de faire jouer la calculette, démonstration :

    Si l'on prend les effectifs 2010, nous avons en tout 6 classes de 4ème sur les 4 collèges, totalisant 119 élèves. Divisons 119 par 30 (30 élèves par classe, comme en ville!) = 3,9 on peut donc faire 4 classes qui seront regroupées dans tel ou tel "site".

    Même sans fermeture à la clé, l'aberration des déplacements dans un tel système appliqué à notre territoire a largement été débattue lors de nos réunions.
    Le collège n'a plus de C.A., il n'a plus de parents d'élèves non plus. Dans le cas de notre réseau, on passerait de 24 délégués de parents d'élèves à seulement 6 pour tout le secteur...

    En quoi ce mode de gestion est- il dangereux ?
    Là où des collèges multisites ont été implanté, on constate qu'une fois que les jumelages sont en place, que les "optimisations" se font, on s'aperçoit qu'on peut libérer un "bâtiment", fermer un site... Ça n'arrive pas la première ou la deuxième année, mais c'est une logique économique imparable.

    Qui décide de fermer un collège ? C'est une décision appartenant au Conseil Général (mais qui entraîne systèmatiquement , quelle que soit la région : mobilisations, pétitions...)
    Qui décide de fermer un "site" faisant partie d'un multisite ?  L'inspection académique, c'est une simple décision administrative,  sans regard extérieur !

    L'exemple le plus connu est les Ardennes : en 2005, Le Conseil Général des Ardennes annonce la fermeture de 10 collèges ruraux. La mobilisation bloque ce projet, mais en contrepartie plusieurs collèges sont regroupés en multisite.
    • 2006 - un premier collège (pardon "site") avec 70 éléves est fermé, ainsi qu'un autre collège non multisite, Briand de Revin
    • 2008 - un autre collège regroupé est fermé : Chaumont-Porcien
    • 2009 - le "site" restant de ce regroupement redevient du coup un etablissement normal 
    • 2009 - Mouzon, 136 élèves, ferme aussi malgré une grosse mobilisation:
    • 2010 - Les multi-sites qui ont plusieurs sites peuvent accélerer leur fermeture:"à la rentrée 2010 la Principale de Grandpré-Buzancy a défini la répartition des enseignements de telle sorte que le site de Buzancy sera fermé le Vendredi"
    Résultat au bout de 5 ans : 4, et bientot 5 collèges fermés sur 10.


    Absence de concertation
    Le plus gros problème dans ce projet, c'est qu'on entend le mot "concertation" très souvent, mais qu'on n'en voit jamais le début du commencement.
    Comme l'a pointé un responsable syndical enseignant à la réunion cantonale d'Olliergues du 15/02/11, pour pouvoir se concerter, les partenaires ( par exemple, nous , les parents d'élèves ) ont besoin de pouvoir se faire une idée du projet à partir d'un document de travail. Or, ce document n'existe pas.
    L'invitation au dialogue nous arrive 5 mois après les élus.

    Dès septembre 2010 un détail agaçant était relevé par les professeurs : leur Environnement Numérique de Travail (site intranet) était mutualisé entre les quatre collèges (addresse : http://rre-livradois.entauvergne.fr ), ce qui a immédiatement posé des soucis de confidentialité et des erreurs de manipulation (un changement d'emploi de temps sur un collège modifiant ceux des autres...) . Au delà du "bug", comment ne pas voir là un investissement s'appuyant sur une décision imposée par l'académie ?

    Plus grave : fin janvier, les professeurs convoqués pour écouter l'inspecteur leur décrire la mise en oeuvre à la rentrée 2011 du projet sont priés de "ne rien dire aux parents d'élèves" !
    Ces méthodes sont connues dès qu'il s'agit de fermer des établissements dans le département (voir la fermeture du collège de Gelles dans les Combrailles).

    La commission Education du Conseil Economique et Social de la Région Auvergne préconisait  en 2007 concernant l'usage des collèges multipolaires dans notre région ( rapport 2007, voir page 39 ) :
    Le CESR demande que ce nouveau dispositif, dans l’Académie de  Clermont-Ferrand, soit conduit en étroite concertation avec les personnels concernés, les parents d’élèves et les élus locaux et départementaux.
    S'il ne s'agissait que d'améliorations pédagogiques, ces précautions seraient-elles nécessaire ?

    Qualité de l'enseignement ?
    Comment écouter ces arguments sur la qualité de nos enseignants, quand on constate qu'on obtient des résultats aux brevet supérieurs à la moyenne du département ?La preuve ? on les retrouve moins nombreux en classes "prépa" des grandes écoles)Réthorique de culpabilisation dans l'article de la Gazette , cherchant à exploiter  un vieux fond de sentiment d'inferiorité du paysan envers le citadin (ou quelquechose s'approchant).
    La même chose dans les Ardennes : "...il est dit que nos enfants réussissent moins à l’école..."

    Partout où des projets de fermeture de collèges apparaissent, ces arguments visant à dévaloriser le travail éducatif existant sont brandis, pour les parents : il est facile de deviner que les parents recherchent souvent le "meilleur" pour leur enfant et seront sensibles à des promesses de réussite scolaire.